#Manche : Inside Out projet d'art urbain à #CherbourgenCotentin‏ ! #JR

INSIDE OUT, PROJET D’ART URBAIN DE JR
TOUS HUMAINS ?

AUJOURD’HUI, J’AI 12 ANS, 1930 - 2016 !

La classe expérimentale de photo du Collège Cachin à Cherbourg-en-Cotentin participe au projet d’art urbain Inside Out du street-artiste JR.

Une trentaine de diptyques ont ainsi été réalisés, imprimés par l’équipe de JR aux Etats-Unis, et sont exposés devant la gare maritime transatlantique de Cherbourg durant tout le mois de Mai.

Encadrés par des enseignants de lettres, anglais et arts plastiques, une assistante d’éducation, au sein de la classe expérimentale « Photographie & image numérique » les élèves d’une classe de 6e et un groupe d’Ulis du Collège Cachin ont réalisé des diptyques photographiques associant leur portrait et un portrait d’enfant du même âge, migrant ou travailleur des années vingt ou trente, photographié par Lewis Wickle Hine aux Etats-Unis.


INSIDE OUT, UN APPEL LANCÉ PAR JR

« Je souhaite que vous vous leviez pour ce que vous aimez en participant à un projet d'art global, et ensemble, nous allons transformer le monde ... Inside out », a lancé JR, le 2 mars 2011, lors de la Conférence TED à Long Beach, en Californie. C’est ainsi que le street-artiste JR a appelé à la création d'un projet d'art global – baptisé Inside Out Project (IOP) - inspiré par ses collages de rue grand format. Inside Out offre aux particuliers et groupes du monde entier un nouveau moyen de faire passer un message. Chacun peut participer et est mis au défi d'utiliser des portraits pour partager les histoires de membres de sa communauté.

Plus de 200 000 posters ont été envoyés dans plus de 108 pays, à retrouver sur www.insideoutproject.net

UN PROJET PEDAGOGIQUE AUTOUR DE LA PRATIQUE PHOTOGRAPHIQUE

24 élèves de 6e et 6 élèves d’Ulis du Collège Cachin participent à une classe expérimentale qui travaille sur la photo et le portrait. Leur professeur d’arts plastiques, séduit par les réalisations de l’artiste JR à Ellis Island, a eu vent du projet Inside Out et a proposé à ses élèves d’y participer. Le projet déposé, il a été très rapidement accepté par JR. Inspiré par Ellis Island et le lien entre Cherbourg et l’immigration, ce projet a permis aux élèves de se replonger dans l’histoire de leur ville et de faire des recherches sur les années trente, période de la construction de la gare maritime transatlantique de Cherbourg et d’une série de portraits d’enfants photographiés par Lewis Hine aux Etats-Unis. Face à ces portraits d’enfants de leur âge, migrant ou travailleur, les élèves ont opté pour la réalisation de diptyques mettant en parallèle un enfant de 12 ans en 2016 avec un jeune du même âge en 1930.

« La réalisation des diptyques photographiques est avant tout un travail artistique sur le portrait, explique leur professeur d’arts plastiques, Denis Tessier. Le choix des cadrages, des angles de prise de vue, des postures, des dialogues plastiques avec leur « pair », la lecture des témoignages recueillis lors des prises de vue par Lewis Hine; ont placé les élèves en situation d’analyse comparative de leur vie, de celle des migrants et ou de leurs jeunes ancêtres des années 20 et 30 aux Etats-Unis… Ils ont (re) découvert l’histoire de l’émigration vers les Etats-Unis dans leur ville et ailleurs, la puissance « dénonciatrice » des portraits photographiques de Lewis Hine dans la remise en question et l’interdiction du travail pour les enfants aux USA au début du XX° siècle… »

Pour la réalisation, les élèves se sont pris en photo entre eux après avoir choisi leur partenaire de diptyque parmi les photos de Lewis Hine. La mise à disposition de ces photos des années vingt et trente fût facile à obtenir : désormais libres de droit, elles sont disponibles à la bibliothèque du Congrès des Etats-Unis. Les diptyques ont été imprimés gracieusement par JR à New York. C’est la première fois que le street-artiste accepte des photos d’archives parmi les projets Inside Out, probablement séduit par le lien étroit entre les portraits de jeunes migrants de Lewis Hine et l’histoire de Cherbourg, portes des Amériques.

LES DYPTIQUES EXPOSÉS FACE A LA GARE MARITIME TRANSATLANTIQUE DE CHERBOURG

Fin avril, 26 diptyques ont été installés face à la gare maritime transatlantique de Cherbourg, pour une exposition durant tout le mois de mai. Avec l’aide de la Ville de Cherbourg-en-Cotentin, les élèves ont participé au collage des portraits. « Nous nous réjouissons d’apporter notre soutien à un tel projet pédagogique et artistique, souligne Catherine Gentile, maire-adjointe à la culture de Cherbourg-en-Cotentin. C’est l’occasion pour ces élèves de comprendre que l’émigration n’est pas qu’un fait d’actualité. Et quelle chance incroyable d’avoir collaboré avec un artiste comme JR ! »

La présentation des diptyques face à la gare maritime transatlantique de Cherbourg – qui accueillit de nombreuses années les Européens migrant vers les Amériques avant de se convertir en La Cité de la Mer - permet de replacer le travail plastique au cœur de l’histoire de l’émigration d’hier et d’interroger celle d’aujourd’hui… D’où ce titre qui interroge : « Tous humains ? ».

Le projet est à retrouver aussi sur le web !
Les élèves réalisent actuellement des dialogues entre les jeunes travailleurs des diptyques et eux, qui seront prochainement publiés sur le site.