Azadi - Anita Farmine
Azadi est le premier single extrait de l'album Seasons d'Anita Farmine qui sortira le 1er mars 2019. Au fil de Seasons s'enchainent les chansons, semant chacune une graine dans l'oreille de celui qui écoute. Leurs fleurs colorées éclosent, leurs fruits murissent lentement. Ils se gorgent de différentes textures, de multiples saveurs, du goût de la Liberté (Azadi) sous la forme d'une voix ronde, pure, marquée par la chaleur enflammée de l'orient. Anita Farmine nous invite d'entrée de jeu au cœur de ses origines, en Iran. Chanter en persan, c'est en faire une richesse, et les sonorités si particulières de cette langue ébranleront même ceux qui ne la comprennent pas. Le pouvoir évocateur de la musique nous emplit à l'écoute de Nour, le Soleil des Soleils, et l'on se retrouve sur un toit de Chiraz sous une chaleur écrasante. Les harmonies des voix orientales nous transcendent et nous brûlent. Les touches électroniques font le délice moderne de cette musique qu'on qualifie ordinairement de « world », et dans cette originalité, les percussions des karkabous, du dayereh ou les cordes de l'inuk côtoient le vocoder, l'Ebow et les synthétiseurs.
Anita Farmine incarne cette feuille d'automne qui s'envole au gré du vent, libre d'aller où elle veut (Frisson). Elle passe d'un cœur brisé (Del Sard) à la souriante chanson-titre Seasons, au cœur de laquelle elle questionne « How we were feeling inside, when we were listening to the music ? », et l'on voudrait pouvoir lui répondre dans toutes les langues du monde que cette musique-là, la sienne, nous fait de nouveau croire en l'humanité. Elle passe du Fil Rouge de la vie et sa sublime introduction contemporaine au piano aux très rouges et très rock « Ceux qui sont partis » (Raftegan). Riche, et libre, donc. On oublie paradoxalement toute notion du temps et on relance inlassablement le cycle de Seasons. « Comme les étoiles s'éteignent » chante Anita Farmine. Il semble pourtant qu'elle-même en porte une qui n'est pas prête de s'éteindre.
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