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CONFÉRENCE DE PRESSE DE RENTRÉE DU MAIRE BENOÎT ARRIVÉ
Cherbourg-en-Cotentin a l’ambition d’être l’une des villes moyennes françaises qui inspire. En France et… de l’autre côté du Chanel où l’Irlande regarde vers notre port.
« Santé, mobilité, urbanisme, environnement, tiers-lieux… Dossier après dossier, nous sommes en train de réinventer la ville sur un nouveau modèle. Plus participatif, plus durable, ancré dans les attentes du quotidien et tourné vers les pratiques de demain. »
CENTRE DE SANTÉ BRÈS-CROIZAT : LES MÉDECINS CONSULTERONT POUR TOUS
« L’ouverture du centre de santé est toujours prévue début 2020. Le projet, soutenu par la Gauche Debout partenaire de la majorité, puis porté par Frédéric Bastian et Ralph Lejamtel depuis trois ans, est aujourd’hui entré dans sa phase d’aménagement, place Jacques Hébert. »
L’aménagement des cabinets et de l’accueil sur 570 m² a été confié à Presqu’île habitat, propriétaire de l’immeuble. 330 000 euros ont été versés par la Ville pour ces aménagements et 100 000 euros pour le mobilier, l’informatique et l’équipement médical.
La Ville verse également 50 000 euros en fonctionnement pour le lancement de la structure. Pour autant, la structure qui s’installe n’est pas une émanation de la Ville. C’est une société coopérative avec un gérant, autonome
« J’insiste sur le caractère coopératif de ce projet : la Ville n’a pas porté seule ce centre de soins. Elle l’a fait avec le monde de la santé dans sa globalité : ses instances, l’ARS, son acteur majeur sur le territoire, l’hôpital et bien entendu les médecins et plus généralement les professionnels de santé. Nous sommes sur ce dossier comme sur d’autres dans une co-construction qui, en fédérant les bonnes volontés, a garanti le succès de l’opération. »
La phase de recrutement des 4 médecins a commencé et 3 candidatures solides sont à l’étude. Pour mémoire quatre médecins, une sage-femme et une équipe de secrétariat est prévue dans ce centre ainsi qu’un guichet social et les professionnels de l’association Infirmières Soins Santé.
« Les médecins consulteront pour tous. »
Et parallèlement l’équipe aura pour mission de promouvoir la prévention et l’éducation thérapeutique.
C’est une réponse aussi aux besoins du territoire et plus particulièrement à ceux des familles, quelles qu’elles soient, pour qui l’accès aux soins devient compliqué, voire impossible. L’initiative est soutenue par l’ARS via l’hôpital qui prend en charge 50 % d’un des postes de médecins mais elle relève réellement d’une initiative de la Ville qui prend cette question de la santé à bras le corps, comme elle le fait d’ailleurs à travers le plan municipal de santé.
« C’est un vrai projet de santé pour notre territoire que la Ville a accompagné. C’est une réponse nouvelle - il y a encore peu de centre de ce type dans les villes moyennes en France - à la désertification médicale à laquelle nombre de territoires sont confrontés. »
« Nous expérimentons là un dispositif nouveau, une forme nouvelle d’exercice de la médecine visant à compléter l’activité hospitalière et libérale. »
L’IMPLANTATION DE KORIAN SUSPENDUE À L’ACCORD DE L’ÉTAT
« Nous travaillons depuis 18 mois sur le transfert de l’établissement Korian de Siouville à Cherbourg-en-Cotentin. La configuration et la situation du site de Siouville ne sont plus adaptées et le groupe Korian nous a approchés pour envisager son implantation sur la zone des Bassins, près de l’hôpital. »
« L’enjeu est important pour la ville. La proximité avec l’hôpital crée une dynamique en matière d’offre de soins et d’attractivité pour les médecins dont nous avons, collectivement besoin. C’est un enjeu pour les salariés aussi qui travaillent à Siouville et souhaitent que le nécessaire déménagement de leur employeur ne soit pas trop pénalisant en termes de trajet quotidien. »
C’est la raison pour laquelle la Ville s’est mobilisée sur ce projet en proposant du foncier (zone des Bassins), près de l’hôpital, à proximité de l’hypercentre, mais surtout en accompagnant techniquement et administrativement le projet qui se situe dans le périmètre du PPRN (Plan de prévention des risques naturels).
Le quartier du CHPC est en effet soumis aux aléas des submersions marines et du débordement des cours d’eau, tels que défini par la règlementation en cours de création.
Petit rappel : au lendemain de la tempête Xynthia en 2010 et du drame de la Faute-sur-Mer en Vendée, l’État a revu complètement la règlementation en matière d’implantation en bord de mer en redéfinissant les PPRN.
Le centre de Cherbourg-en-Cotentin fait partie des zones - il y en a d’autres - prises en compte dans ce PPRN. Le projet Korian, comme toutes les constructions en secteur inondable, doit ainsi répondre à un certain nombre de sujétions précises et plus strictes
« Nous avons donc travaillé avec l’hôpital, Korian, nos services et ceux de l’État pour rendre le projet de ce bâtiment médical conforme aux exigences. »
Le bâtiment proposé répond donc aux nouvelles exigences : - transparent hydrauliquement : c’est à dire dont l’effet n’a pas d’influence sur le champ d’expansion d’une crue et permettant le libre écoulement des eaux, - garantissant la sécurité des patients qu’il abrite puisque le premier plancher se situe à 5,5 m alors que la cote de débordement maxi est fixée à 5,1 m à l’horizon 2100, - et mettant hors d’eau toutes les installations techniques en cas d’inondation. De plus, sa proximité avec l’hôpital et sa conception en font une solution de repli pour l’hôpital.
Autrement dit, en cas d’inondation des locaux techniques de l’hôpital - ce qui a failli arriver en 1999 - ce nouveau bâtiment peut accueillir les patients sous assistance, permettre l’évacuation des urgences, etc.
« C’est là toute la force de ce projet : Korian a en fait imaginé un bâtiment résilient qui répond aux problématiques de sécurité et d’évacuation de ses patients mais aussi de ceux pour lesquels nous sommes jusqu’ici un peu fragiles au CHPC. Et ce, pendant et après une inondation. » En construisant de cette façon dans cette zone, non seulement le bâtiment ne s’expose pas aux dangers mais il limite les risques pour l’hôpital et rend possible des solutions d’évacuation plus sûres.
« Nous sommes vraiment sur une opération où tout le monde est gagnant en matière d’offre sanitaire mais aussi de sécurité des patients en cas d’événement climatique majeur.» Une nouvelle réunion pour affiner les continuités entre ce futur bâtiment et le CHPC est prévue.
« Nous tenons là un projet assez exemplaire de la façon dont on doit envisager l’aménagement de nos côtes en prenant en compte le risque de submersion. J’espère sincèrement que nous aurons convaincu les représentants de l’État et que Korian aura son feu vert. »
QUAI COLLINS : APAISÉ ET VIVANT
La question de la submersion marine est également au cœur du projet d’aménagement du quai Lawton-Collins. Projet qui s’étend sur 12 hectares.
« Nous réfléchissons à l’aménagement de cette rive restée un peu en friche qui offre une belle exposition et doit devenir une sorte de miroir du quai de Caligny. L’aléa nouveau lié à la montée des eaux nous impose d’imaginer ensemble quelque chose d’inédit, de dessiner la ville côtière de demain, une ville résiliente. »
Plusieurs scénarios sont proposés à ce stade.
Avec une densification du bâti plus ou moins importante mais répartie sur un canevas pré-établi qui respecte l’histoire et la géographie du quai : Au nord, près de La Cité de la Mer, la partie « Mer », dévolue au tourisme, à la flânerie, et à la contemplation du paysage. C’est un espace ouvert sur le large.
Au centre, de l’ancien Mercure aux hangars Bellot, une partie dite « Estran » - elle accueillait dans le temps l’ancien casino - consacrée à la balade, mais aussi aux activités culturelles, et à d’autres activités qui restent à inventer.
« C’est là que nous voulons conserver la Cherche et imaginer un usage à la halle Bellot qui constitue un élément fort du patrimoine industriel local. »
Au sud, la partie dite « dunes » dédiée au logement, au commerce, avec la possibilité d’un hôtel et, l’implantation du Pilly sur le pont-tournant, dans l’ancienne capitainerie.
« Nous sommes encore au stade des intentions bien entendu mais on voit peu à peu se dessiner l’organisation future du site avec, c’est un point important, un usage mieux partagé de l’espace public. Autrement dit, nous aurons un bord dédié à la détente avec une vraie promenade, un parvis susceptible d’accueillir des événements importants et d’être animé pendant l’été. Nous aurons une piste cyclable à double sens et nous conserverons une voie de circulation dans le sens Sud-Nord. »
La partie Dunes-Sud proposera des rez-de-chaussée actifs et le projet prévoit d’édifier un front bâti abritant du logement dans les étages. Un important travail de concertation a été mené et continue de l’être avec les riverains, les associations, les professionnels de la pêche.
« Nous avons eu plusieurs réunions de travail, mené des entretiens avec des riverains et des professionnels, constitué un comité d’usagers, organisé un diagnostic en marchant et des rencontres sur site pour entendre les attentes, les idées, les contraintes des uns et des autres et intégrer cela à la réflexion d’ensemble. »
QUERQUEVILLE ET COLLIGNON : LANCEMENT DES PREMIERS AMÉNAGEMENTS
« Quai Collins, Querqueville et Collignon : ces trois sites s’inscrivent dans un même objectif : la reconquête de notre littoral et sa mise en valeur. » Le quai Collins est une opération d’urbanisme, les deux autres sont des opérations de réaménagement portuaire et littoral.
« Nous avons lancé quasi simultanément la réalisation de deux schémas directeurs d’aménagement à l’Est et l’Ouest. Pour Querqueville, il s’agit de réaménager la promenade depuis la rade jusqu’à la plage, sans oublier le port qui doit faire l’objet de multiples aménagements. Pour Collignon, nous prévoyons un réaménagement de la promenade du Becquet jusqu’à la digue avec un gros travail sur les cheminements et les espaces publics face à la plage. »
2020 verra une première opération lancée sur le port avec l’allongement de l’épi qui protège le petit port de Querqueville. Les blocs de granit posés dans les années 80 pour bloquer la houle sont devenus inefficaces et l’urgence commande de réhabiliter cet épi. Ce chantier d’un montant d’environ 500 000 euros devrait être lancé l’an prochain. Les autres aménagements seront phasés pendant le mandat. Idem à Collignon où 800 000 euros seront mobilisés pour aménager l’accès à la mer du CLSH, créer un espace vert et mettre en place du mobilier. Le gros du chantier consistera en outre à élargir le chemin du littoral sur presque toute sa longueur, achever les murets de soutènement et aménager le passage au niveau du vivier.
AUJOURD’HUI L’AUTOMOBILE, DEMAIN LES MOBILITÉS
Le bus nouvelle génération, ce sont des bus plus confortables, plus rapides, avec une fréquence accrue, une plus grande amplitude horaire qui innerveront mieux toute la ville.
« C’est un réseau urbain, mais aussi un élément d’un réseau interurbain naissant, celui du Cotentin. Et qui doit se connecter avec les autres modes de transport, l’automobile, le train, le vélo… Nous réfléchissons à un projet global qui répondra aux problématiques contemporaines d’un large public dans notre ville et autour. »
Le projet BNG c’est l’occasion de repenser les mobilités publiques à l’aune de la contrainte environnementale et des besoins contemporains des habitants d’une ville.
« Les pratiques et les attentes évoluent. Par goût, on le voit avec le vélo mais aussi par nécessité : 21 % des ménages (soit 9 500 adultes) n’ont pas de voiture dans notre ville. Des transports en commun mieux calibrés répondent à une demande de nouveaux modes de déplacement mais aussi à un besoin réel. Ce besoin, on le retrouve chez les personnes âgées bien sûr pour qui le bus permet de rompre l’isolement mais aussi chez les jeunes qui veulent des bus plus tard le soir et avec des moyens de paiement de leur temps. C’est ça aussi le BNG. Cette évolution correspond à une attente réelle. Le succès cet été de la navette gratuite en ville avec 15 000 montées en deux mois ou celui de la location longue durée des VAE montre bien que les pratiques changent. Qui aurait prédit il y a 15 ans qu’on se précipiterait sur la location de vélos électriques dans le Cotentin ? »
La demande vient aussi des entreprises : « les principaux employeurs, Naval Group, le CHPC, LM Wind sont très demandeurs de pistes cyclables et de transports collectifs nouveaux (bus, aire de co-voiturage) pour limiter leur étalement dans la ville. »
L’enjeu est social, et bien sûr environnemental : « Les bus et les nouvelles motorisations sur lesquelles nous travaillons sont une solution évidente pour limiter les rejets en carbone d’une ville. »
L’enjeu est également économique et commercial : « certaines enseignes ciblent les zones piétonnes et apaisées. Ce n’est pas un hasard. Le renouveau des centres-villes passe aussi par le développement des nouvelles mobilités. »
ESPACE RENÉ LE BAS : UN TIERS-LIEU POUR FAIRE VIVRE UN SITE UNIQUE
Le conseil départemental a levé le voile au cours de sa dernière session, sur un projet que la Ville accompagne depuis quelques mois : celui du tiers-lieu porté par Musiques en Herbe dans l’Espace René Le Bas.
L’association organisatrice des Art’Zimutés s’était positionnée sur l’appel à projet lancé par le département pour reprendre les studios et les guest-houses dans le cadre d’un projet plus complet qu’elle portait.
« Par ailleurs, la Ville va récupérer la propriété du parc de 10 hectares et la proposition de Musique en Herbes s’inscrit bien dans le projet consistant à lui donner vie et à l’ouvrir sur le reste de la ville. »
Elle propose donc de gérer les studios et les guest-houses et de mettre en place un bar associatif et un petit restaurant et d’animer le lieu avec des rendez-vous culturels réguliers et enfin de fédérer plusieurs associations qui vont faire vivre ce site, lui donner de la visibilité et lui redonner une place dans la ville. Le projet va s’affiner dans les mois qui viennent pour se lancer au printemps prochain.
« L’association nous a sollicités et nous allons débloquer un budget en 2020 pour les accompagner dans ce projet qui participe à la vie de la ville. J’ai bien l’intention qu’on les accompagne ainsi parce que je crois vraiment, et je ne suis pas le seul, à l’émergence de ces initiatives citoyennes dans l’animation d’une cité. Ces tiers-lieux qui naissent ici et là redonnent de la vie à des lieux qui ont été désinvestis par les habitants. Et je souhaite vraiment que ce parc de 10 hectares où des dizaines de personnes travaillent et étudient chaque jour reprenne vie et devienne un quartier à part entière. »
L’Espace René Le Bas accueille l’ESAM C2 et ses étudiants, plusieurs entreprises importantes dans les métiers de l’image et du numérique, ainsi que des services de la Ville. Il jouxte le quartier Fourches-Charcot-Spanel.
FOURCHES/CHARCOT-SPANEL : LE RENOUVELLEMENT URBAIN COMMENCE EN 2020
Le quartier Fourches/Charcot-Spanel est labellisé Renouvellement Urbain par l’ANRU. Il se situe au-dessus de l’Espace Le Bas et l’ouverture du mur et l’aménagement d’une place qui fera le lien entre les deux est d’ailleurs l’un des projets forts des architectes et urbanistes qui ont travaillé sur le projet.
« L’émergence du tiers-lieu à Le Bas doit aussi être comprise dans ce contexte. Il crée un nouveau point d’intérêt dans un quartier d’habitat qui manque justement de lieux de vie. »
La convention avec l’ANRU doit être signée en fin d’année.
Depuis 3 ans, le cabinet d’urbaniste La Fabrique Urbaine travaille avec les services de la Ville, de l’Agglomération du Cotentin et les différents services de l’État sur ce projet. Il travaille aussi en étroite collaboration avec les habitants puisque le volet participatif est inscrit dans le protocole passé avec l’ANRU.
Le projet consiste à requalifier complètement un quartier des années 60 en intervenant dans trois domaines : Le logement : - en démolissant 180 logements anciens (notamment les barres Primevères, Muguets, Violettes et Glycines) et en relogeant les locataires selon une procédure personnalisée - en reconstruisant une centaine de logements sur site – il y aura donc dédensification - - en résidentialisant 256 logements.
Les espaces publics : Requalification de l’espace Pierre de Coubertin : piétonisation partielle, ouverture du mur d’enceinte Le Bas, création d’une placette arborée ouverte avec vue sur la chapelle. C’est ce que l’on appelle le cœur d’ilot. On crée une centralité dans un quartier qui en était privé : un lieu de rencontre, avec un terrain de jeu, de sport pour les enfants. On ouvre les espaces et on installe un environnement de qualité à la place d’une rue un peu triste et trop passante.
Parallèlement on relie le quartier d’habitat à l’Espace René Le Bas cloîtré jusqu’ici derrière un haut mur. Et on offre ainsi le parc aux habitants.
Et vice-versa : on connecte tous ceux qui travaillent dans l’Espace Le Bas à un quartier de la ville. Quartier qui lui-même se trouve à la jonction de Cherbourg, Octeville et Équeurdreville. On crée des placettes et des cheminements entre le haut et le bas du quartier et donc des circulations entre les lieux de vie et les écoles notamment, mais aussi les nouveaux espaces sportifs des Fourches.
À noter que la réfection des espaces sportifs des Fourches et la reconstruction de l’ASCBR, un peu plus haut, sont des éléments forts du volet « équipements publics » de ce projet de renouvellement urbain. Un tel projet est un long et fin travail entre partenaires institutionnels : l’État, la Ville et l’Agglo et bien-sûr les bailleurs sociaux (SA HLM du Cotentin et Cités Cherbourgeoises).
C’est un long travail avec les habitants - le NPNRU est un autre exemple de co-construction - dont on souhaite qu’ils soient parties prenantes au projet, qu’ils se l’approprient et qu’ils le dessinent avec nous puisque c’est souvent eux qui habiteront ici demain.
Depuis 3 ans, les réunions se succèdent et chaque étape a été actée par toutes les parties prenantes. Chaque étape, dont la démolition des 20 maisons de la rue du Dr Carré. 20 maisons qui datent de 1925 et forment une cité jardin comme il y en eut jadis et qui, à ce titre, est le témoin d’une certaine forme d’habitat qui a disparu. Cette démolition est aujourd’hui remise en cause par certaines parties prenantes au projet.
« Je comprends parfaitement l’intérêt patrimonial de ces maisons mais je regrette que les voix qui le défendent s’élèvent un peu tard. Car remettre en cause cette démolition, c’est remettre en cause le parti pris urbanistique global ainsi que l’économie même du projet. Ne pas démolir, c’est ne pas reconstruire sur les terrains libérés. C’est remettre en cause l’arrivée de nouveaux logements, plus confortables. »
La Ville reste néanmoins ouverte sur ce sujet.
« Mais il faut bien mesurer les conséquences d’une telle remise en cause et ne pas oublier non plus que les habitants eux-mêmes ont validé le principe de cette démolition. »
La DRAC s’est saisie du dossier et a réuni une commission spécialisée le 3 octobre au terme de laquelle elle doit émettre un avis sur la conservation ou non de ces maisons. Au final ce sera à la municipalité et à l’agglomération de trancher.
BREXIT : L’OPPORTUNITÉ IRLANDAISE
« Cherbourg, par sa position géographique est un témoin très privilégié du Brexit. Un témoin directement impacté, puisque la sortie du Royaume-Uni de l’UE - négociée ou non - fait à nouveau de notre port une frontière avec la Grande-Bretagne. »
Les britanniques restent nos voisins mais la libre circulation des hommes et des biens, qui est le fondement de l’Union, va disparaître, très probablement au 31 octobre, dans trois semaines.
Cela signifie quoi concrètement ? D’abord que le port a dû se réorganiser pour rétablir le contrôle aux frontières pour les voyageurs et les marchandises venant et allant au RU : - En accroissant ses capacités de contrôle douanier avec un poste de douane renforcé. - En construisant un bâtiment SIVEP (service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire) pour le contrôle des importations des animaux vivants, des aliments et des végétaux.
- En réaménageant ses flux véhicules et piétons, c’est-à-dire en créant des voies entrantes et sortantes intracommunautaires (Irlande) et extracommunautaires (Royaume-Uni) bien distinctes et imperméables. L’investissement total réalisé par Ports de Normandie (pour les voies) et par la SAS Port de Cherbourg (pour les bâtiments) est de 4,6 millions d’euros. Tout cela a été fait en à peine six mois et sera prêt le jour J. Une « marche à blanc » est prévue très prochainement.
Le port transmanche est techniquement prêt pour faire face au Brexit. Il faut d’ailleurs saluer la réactivité de Ports de Normandie et de la SAS Port de Cherbourg qui, dans un contexte flou, ont su anticiper et adapter dans un temps record les trois ports transmanches de Cherbourg, Ouistréham et Dieppe.
« Mais au-delà de l’adaptation technique du port, le Brexit pose un nouvel enjeu : celui de notre nouvelle relation avec la République d’Irlande, la dernière grande île européenne (5 millions d’habitants) qui frappe à notre porte. »
Depuis des années, la majeure partie des flux commerciaux de l’Irlande transite par le Royaume-Uni via le Landbridge vers la Mer du Nord et les ports de Zeebrugge et Rotterdam. Sur les trafics vrac ou conteneurs, la Commission européenne avait identifié assez rapidement, dès 2018, que les circuits ne changeraient pas : en clair les ports du Nord continueront à éclater une partie du trafic vers l’Irlande sauf qu’ils le feront désormais uniquement par la mer en contournant le Royaume-Uni et ses nouvelles barrières douanières.
« Sur le trafic des remorques, en revanche, la donne a déjà changé et va continuer de le faire. Cherbourg est le premier port français et européen sur l’Irlande avec 30 000 remorques par an et une progression de 17 % sur les six derniers mois avec l’arrivée du Yeats. »
Zeebruge le port belge est à 20 000 remorques.
« Le Brexit a pour effet de mettre environ 200 000 remorques nouvelles, qui transitaient par le landbridge sur le marché portuaire. En clair : le petit monde des transporteurs et des opérateurs portuaires est en ébullition. Le marché se recompose et il a besoin de dessiner rapidement de nouvelles routes commerciales. »
Nous avons des atouts : - Nous sommes le port de remorques leader en France sur l’Irlande, bien identifié par les transporteurs. - Irish et Stena sont en place avec deux dessertes (Dublin et Rosslare) et 5 A/R par semaine. - Notre proximité géographique (env 18h) est un avantage commercial (rapide) et économique puisqu’il permet de faire 3 rotations par semaine et par bateau.
- Nous sommes bien identifiés par Dublin : il y a quelques jours, la présidente des Chambres de Commerce irlandaises, le disait dans une intervention publique : « Avec nos entreprises, nous réfléchissons à un renforcement d’autres circuits maritimes, notamment vers Cherbourg, depuis les ports de Cork ou de Wexford (…) ». (L’Express 11 sept 2019)
« Il est impératif que nous sachions faire fructifier ces avantages. »
Certes, des compagnies maritimes approchent en ce moment même Ports de Normandie pour ouvrir de nouvelles lignes mais la concurrence entre ports joue à plein : avec les ports de la mer du Nord pour les marchés d’Europe du Nord mais aussi avec les ports français comme le Havre et Calais notamment, qui ont bien compris l’intérêt de ce nouveau marché et l’avantage que leur confère leur proximité avec le marché, c’est-à-dire Paris et l’Ile de France.
« Notre rôle aujourd’hui, à la Communauté d’agglomération du Cotentin et à la Région, est de soutenir le travail des équipes de Ports de Normandie en allant à la rencontre des Chambres de Commerce irlandaises, des fédérations de transporteurs, bref de ce pays de 5 millions d’habitants au taux de croissance supérieur à 8% qui recherche de nouvelles routes commerciales avec l’Europe. »
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