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Les aides du Loto du patrimoine pour la région Normandie sont dévoilées
La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, est heureuse de dévoiler le montant des aides accordées aux 5 sites départementaux de la région Normandie sélectionnés en 2022
Les sommes octroyées par la Mission Patrimoine viennent compléter les aides publiques ou l’autofinancement pour atteindre la totalité du besoin de financement (dans la limite de 300 000 € par site).
La Fondation du patrimoine reversera cette aide aux porteurs de projet au fur et à mesure de l’avancement des travaux, sur présentation des factures. Quant aux monuments historiques protégés, ils perçoivent en parallèle des subventions du ministère de la Culture.
L’appel à candidatures pour le Loto du patrimoine 2023 est toujours en cours, et sera clôturé le 28 février 2023.
Les projets doivent être soumis en ligne avant cette date pour être étudiés par les délégations régionales de la Fondation du patrimoine, à l’adresse suivante : missionbern.fr/signaler-un-site.
PRESSOIR DU CHATEAU D’AMBLIE PONT-SUR-SEULLES (CALVADOS - 14) Propriété privée - non protégé
Ancienne dépendance ou chapelle appartenant à l’abbaye de Fécamp et construite au XIIe siècle, le bâti a été aménagé en pressoir de pommes à cidre du château au XIXe siècle. Aujourd’hui, le projet de la propriétaire est de mettre à disposition du public une partie du site non protégé autour du thème «la vie quotidienne du Bessin au XIXe siècle». Dès lors, le parc et les bâtiments qui racontent cette histoire (Pressoir, Orangerie, Laverie, Cuisine et Glacière) pourraient devenir des étapes d’un parcours de promenade et de découverte du patrimoine local, des techniques artisanales anciennes et des coutumes de vie de la vie rurale. Cette approche par «découverte» serait organisée avec une dimension pédagogique (panneaux d’informations…). Le projet : sécuriser et restaurer le pressoir pour sa sauvegarde et son ouverture prochaine au public. Une première phase de travaux permettra l’accueil des visiteurs en réparant les importants dégâts liés à la pluie. Suivra une deuxième phase de travaux, qui consistera en la sauvegarde des autres bâtiments du site.
Travaux prévus courant 2023 pour un montant de 67 229 €.
DOTATION : 66 000 €
EGLISE SAINT-REMI BEZU-SAINT-ELOI (EURE - 27) Propriété de la commune - non protégé
Cette église, dont la nef a été construite à l’époque romane, est un ancien prieuré de l’abbaye de La Croix- Saint-Leufroy qui a été édifiée sur le lieu d’un miracle de Saint-Ouen, évêque de Rouen du VIIe siècle. Suite à l’effondrement de son clocher survenu en 2010, une intervention d’urgence a été réalisée. Toutefois, aucun travail de restauration complémentaire n’a été engagé depuis cette date. D’ailleurs, les débris ont été laissés sur place et le choeur est aujourd’hui séparé de la nef, demeurée par chance quasi intacte. Le projet : mettre en valeur cet édifice ancien, tout en gardant les traces du sinistre et en assurant le clos et le couvert. La collectivité prévoit la transformation d’une partie du bâtiment, où d’une part le choeur et la chapelle conserveront leur but cultuel, et où d’autre part la nef servira de lieu dédié à la médiation culturelle. L’objectif de la commune, avec ce projet de reconversion d’intérêt collectif, est de faire vivre autrement l’édifice et d’en élargir les publics.
Travaux prévus courant 2024 pour un montant de 2,5 M €.
DOTATION : 300 000 €
MUR GRIMALDI TORIGNY-LES-VILLES (MANCHE - 50) Propriété de la commune - non protégé
Si la famille Grimaldi est originaire de Gênes, elle est aussi intrinsèquement liée à la Normandie, et plus particulièrement à la Manche. En effet, jusqu’en 1841 Honoré V y fit notamment de fréquents séjours, bien que le château de Torigny ait été vendu à la Révolution. Le mur d’enceinte du château mesure 300 m de long et 12 m de hauteur. Selon la légende, il aurait été construit en 1715 par Jacques IV de Matignon, pour abriter son épouse Louise Hippolyte de Grimaldi des vents du Nord, lors de ses promenades hivernales le long du Grand étang. La ville a racheté ce château en 1817. Le monument abrite aujourd’hui la mairie de la commune nouvelle de Torigny les Villes. Le mur jouxte un lieu de promenade avec piste cyclable, étang de pêche attenant et vue imprenable sur le château. Le projet : mettre en sécurité le mur dans sa totalité pour réouvrir au public la promenade au bord de l’étang. En juin 2018 des fissures inquiétantes ont été constatées entre le mur et plusieurs bâtiments privés qui prennent appui sur l’arrière de cet ouvrage. Le 2 juillet 2019, un arrêté municipal a dû interdire la circulation des piétons au pied du mur, qui penche et représente alors un danger. Le programme de travaux prévu en deux phases concerne la stabilisation par contreforts et le rejointoiement des maçonneries Travaux prévus entre octobre 2022 et fin 2024 pour un montant de 624 635 €.
DOTATION : 117 000 €
COMMUNS DU CHATEAU DU BOURG-SAINT-LEONARD GOUFFERN-EN-AUGE (ORNE - 61) Propriété de la commune - classé MH
Le parc du château du Bourg-Saint-Léonard contient trois édifices tout à fait particuliers et liés à l’ancien caractère productif des lieux la maison du jardinier, le fruitier et l’orangerie. Probablement édifiés au XVIIIe siècle, en pierre de taille, moellons et briques, ils sont dans un état d’authenticité remarquable bien que légèrement modifiés au XIXe siècle. Le projet : restaurer les communs pour y proposer de nouvelles thématiques culturelles. L’ambitieux programme de restauration qui est envisagé concerne l’ensemble des communs, à savoir trois édifices non protégés. L’urgence porte sur le sauvetage des bâtiments en péril du jardin et du potager, la maison du jardinier et le fruitier. Le programme prévoit ultérieurement la restauration d’un élément structurant pour l’action culturelle l’ancienne Orangerie, qui pourrait accueillir animations et spectacles.
Travaux prévus dès l’automne 2022 pour la maison du jardinier et le fruitier et dès 2023 pour l’orangerie, pour un montant de 920 323 M €.
DOTATION : 290 000 €
COLOMBIER DU CHATEAU DE LA MAILLERAYE-SUR-SEINE ARELAUNE-EN-SEINE (SEINE-MARITIME - 76) Propriété privée - non protégé
Situé en bord de Seine, ce colombier est, avec la chapelle seigneuriale et la basse-cour qui sont transformées en maisons d’habitation, l’un des seuls vestiges du château de La Mailleraye-sur-Seine, démantelé en 1856. Datant au moins de la fin du XVIIe siècle, il a été déplacé sur son îlot actuel par la famille propriétaire du château au XIXe siècle. Octogonal à la manière des colombiers de la région de Rouen, il présente également des décors sculptés remarquables, dont une rare corniche de pierre sculptée de motifs végétaux. Ce lieu contribue à la préservation de la biodiversité, étant situé au coeur de la forêt de Brotonne, dans une prairie humide riche en faune et flore remarquable. Le colombier est notamment fréquenté par différentes races d’oiseaux en déclin, dont certaines espèces nichent dans les lieux, telles la chouette effraie et le grèbe castagneux. Le projet : restaurer le colombier afin d’y préserver la biodiversité et de transmettre ce témoignage de l’histoire locale. Restauration de la charpente, de la couverture, de la corniche sculptée et de l’échelle avec son axe pivotant. Les propriétaires souhaitent faire de ce site un lieu de découverte et d’observation qui permette de sensibiliser le public à la préservation des milieux naturels et l’intégrer dans le dispositif touristique du Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Travaux prévus au second semestre 2023 pour un montant de 267 262 €.
DOTATION : 165 000 €
POUR MEMOIRE, PROJET EMBLEMATIQUE 2022 POUR LA NORMANDIE : LE HARAS DU PIN : SON ANCIENNE EGLISE ET SON INFIRMERIE VETERINAIRE (ORNE - 61) sélectionné en mars 2022
DOTATION : 390 000 €
Le Haras national du Pin, est le plus ancien des haras nationaux français. Surnommé le « Versailles du cheval », il a été construit sur ordre du roi Louis XIV et de Colbert, dans un écrin de verdure de plus de 1 000 hectares. Le Haras du Pin est aujourd’hui un site majeur en Normandie qui accueille, chaque année, plus de 200 jours de compétitions hippiques de renommée mondiale. Il propose aussi de nombreuses activités touristiques et culturelles. La plupart des édifices annexes du haras sont aujourd’hui très dégradés. Infirmerie vétérinaire : la pierre de taille en façade nécessite une reprise globale ; une intervention importante concerne les couvertures et les charpentes qui se sont effondrées, notamment au niveau des boxes. Église : abandonnée à la Révolution, restaurée par les paroissiens en 1818 puis aliénée par l’État en 1858 et transformée en dépôt d’étalons, elle est aujourd’hui hors d’usage. Son état est préoccupant avec des trous en couverture des versants Nord et Sud. Par suite d’infiltrations d’eau dans la nef et la sacristie, la charpente menace ruine. Des travaux de maçonnerie sont aussi à entreprendre au regard des nombreuses fissurations et enduits dégradés.
LA MISSION PATRIMOINE EN BREF
En septembre 2017, le président de la République a confié à Stéphane Bern une mission d’identification du patrimoine en péril et de recherche de nouvelles sources de financement pour le restaurer. De cette initiative est né le « Loto du Patrimoine », dont le produit a été attribué à la Fondation du patrimoine. Un partenariat a été établi par une convention pluriannuelle entre la Fondation du patrimoine, le ministère de la Culture et FDJ, renouvelée en 2021 pour une durée de 4 ans, pour organiser cette opération originale, qui a suscité dès son lancement l’engouement des Français : 4 800 sites en péril ont ainsi été signalés sur la plateforme participative www.missionbern.fr et des millions de joueurs participent chaque année, en jouant aux jeux de grattage et de tirage « Mission Patrimoine » de FDJ, à la sauvegarde du patrimoine. Les sites peuvent également bénéficier de collectes de dons et de mécénats sous réserve de leur éligibilité et, pour ceux protégés au titre des monuments historiques, de subventions du ministère de la Culture. Le succès de la Mission est le résultat de sa méthode participative et partenariale, qui garantit la qualité et la variété des projets de patrimoine local identifiés et dont l’intérêt patrimonial, culturel, économique et social est ainsi révélé au grand public.
L’appel à projets 2023
L’appel à projets est ouvert sur le site missionbern.fr/signaler-un-site. Propriétaires, associations, communes et passionnés de patrimoine sont invités à identifier les sites en péril partout en France métropolitaine et dans les collectivités d’outre-mer. Ces signalements peuvent être effectués tout au long de l’année. Pour candidater à la sélection des sites départementaux de l’édition 2023 de la Mission Patrimoine, les dossiers devront être déposés avant le 28 février 2023. Plus d’informations dans la Foire aux questions disponible sur le site missionbern.fr/faq.
Les modalités de sélection
Les candidatures déposées sur le site www.missionbern.fr sont instruites par les délégations départementales et régionales de la Fondation du patrimoine, composées de bénévoles et de salariés. Le ministère de la Culture, au travers de ses directions régionales des affaires culturelles, participe à ce premier examen, en particulier des immeubles protégés au titre des monuments historiques. Les associations de soutien au patrimoine, à l’instar de La Demeure historique ou des Vieilles Maisons Françaises, participent également en soumettant des projets et en relayant l’information auprès de leurs membres. Les projets sont sélectionnés par un comité présidé par Stéphane Bern et composé de représentants de la Fondation du patrimoine, de FDJ et du ministère de la Culture, qui se réunit deux fois par an. Dix-huit projets emblématiques du patrimoine des régions de métropole et collectivités d’outre-mer et un projet par département sont retenus chaque année, selon quatre critères principaux : • l’intérêt patrimonial et culturel ; • l’état de péril ; • la maturité du projet ; • son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
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