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Le producteur Vincent Maraval dénonce le salaire des acteurs autant que le système vicié d'un cinéma français trop subventionné.
Extraits de sa tribune issue du Monde de ce matin
« Tous les films français de 2012 dits importants se sont "plantés", perdant des millions d'euros : Les Seigneurs, Astérix, Pamela Rose, Le Marsupilami,
Stars 80, Bowling, Populaire, La vérité si je mens 3, etc. Pas un film, sauf peut-être Le Prénom, pour gommer ce que toute la profession sait pertinemment, mais tente de garder secret : le cinéma
français repose sur une économie de plus en plus subventionnée. Même ses plus gros succès commerciaux perdent de l'argent. (...) Les acteurs français sont riches de l'argent public et du système
qui protège l'exception culturelle. L'acteur et réalisateur Dany Boon qui s'est établi à Los Angeles, pour le film "Un Plan parfait" , qui a seulement totalisé 1,2 milllions d'entrées, aurait
empoché 3,5 millions d'euros, et 1 million d'euros pour quelques minutes à l'écran dans Astérix . Et pour son prochain film, Hypercondriaque, il est question d'une somme de 10 millions d'euros.
Pourquoi est-ce qu'un acteur français de renom, qu'il se nomme Vincent Cassel, Jean Reno, Marion Cotillard, Gad Elmaleh, Guillaume Canet, Audrey Tautou, Léa Seydoux, touche pour un film français
- au marché limité à nos frontières - des cachets allant de 500 000 à 2 millions d'euros, alors que, dès qu'il tourne dans un film américain, dont le marché est mondial, il se contente de 50 000
à 200 000 euros ? Pourquoi, par exemple, Vincent Cassel tourne-t-il dans Black Swan (226 millions d'euros de recettes monde) pour 226 000 euros et dans Mesrine (22,6 millions d'euros de recettes
monde) pour 1,5 million d'euros ? Dix fois moins de recettes, cinq fois plus de salaire, telle est l'économie du cinéma français. (...) Est-il normal qu'un Daniel Auteuil, dont les quatre
derniers films représentent des échecs financiers de taille, continue à toucher des cachets de 1,5 millions d'euros sur des films co-produits par France Télévisions. Philippe Lioret touche deux
fois plus que Steven Soderbergh et sept fois plus que James Gray ou Darren Aronofsky. Pourquoi s'en priveraient-ils?».
La responsabilité de cette situation, explique Vincent Maraval, n'est pas à chercher, hélas! dans une supposée incompétence de nos producteurs, mais dans ce
que les Américains appellent le «above the line» (la surévaluation), les cachets qui font de nos talents, inconnus au-delà de nos frontières, les mieux payés du monde.
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