#Culture : Miroirs Étendus - Faust création originale Jacques Perconte : vendredi 15/12 Centre des arts d'Enghien-les-Bains

Miroirs Étendus | Faust, création originale avec Jacques Perconte : vendredi 15 décembre au Centre des arts d'Enghien-les-Bains

Faust, création 2017

D'après La Damnation de Faust de Berlioz

Création originale de Jacques Perconte et Othman Louati Compagnie Miroirs Étendus Opéra / Spectacle immersif

Vendredi 15 décembre, 20:30 - Centre des arts d'Enghien-les-Bains

Faust est un spectacle lyrique immersif pour trois chanteurs et dix musiciens sonorisés conçu d’après La Damnation de Faust de Berlioz, par l’artiste visuel Jacques Perconte, le compositeur Othman Louati et la compagnie Miroirs Étendus : Romain Louveau, Fiona Monbet et Emmanuel Quinchez. Produit par Miroirs Étendus, il sera créé le 15 décembre 2017 au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains en coproduction avec l’Opéra de Rouen Normandie, Le Cube et le Centre des Arts d’Enghien-les-Bains et le Phénix Valenciennes avec le soutien de l’Opéra de Lille, du Théâtre Impérial de Compiègne et de la Fondation Orange.

L’un des plus grands vidéastes contemporains.

Jacques Perconte (né en 1974) est aujourd’hui internationalement reconnu comme l’un des précurseurs des arts numériques pour avoir été le premier à exploiter – et à maitriser – le bug du flux numérique à des fins esthétiques. Il s’inscrit alors dans la lignée de Joseph Nechvatal (né en 1951), inventeur des peintures « assistées par ordinateur robotisé », qui crée ses pièces à l’aide de programmes conçus comme des virus altérant des propositions initiales. Ses oeuvres vidéos, composées à partir de centaines d’heures de rush qu’il tourne lui-même, montrent une image issue du réel dont la forme et la couleur sont lentement modifiées, lentement magnifiées : la sublimation dans l’abstraction. Elles provoquent un sentiment d’absorption hallucinatoire dans une réalité instable en constante métamorphose. Artisan du temps, qu’il manipule à gré dans son travail, Jacques Perconte s’intéresse évidemment à la musique, écrivant pour ses vidéos ou collaborant avec des artistes issus des musiques électroniques – comme Jeff Mills (Philharmonie de Paris) ou, plus récemment, Jean-Benoît Dunckel du groupe Air (Galerie Thaddaeus Ropac) – pour lesquels il crée en live des vidéos lors de dj set. Toute musique implique pour lui une temporalité mais aussi des couleurs.

Du personnage de Faust à l’oeuvre de Berlioz.

En 2015, Emmanuel Quinchez, directeur artistique de Miroirs Étendus, propose à Jacques Perconte de poursuivre son travail sur la musique en composant – entre un tournage en Islande et la préparation d’une rétrospective à la Tate Modern de Londres – une vidéo pour une oeuvre du grand répertoire lyrique.

La réflexion sur les couleurs engagée par l’artiste visuel l’a alors conduit, par plusieurs voix, au personnage de Faust : par la théorie des couleurs de Goethe (1749-1832), auteur de l’une des plus célèbres vision de l’alchimiste allemand du XVIème siècle, et – précisément – par l’alchimie elle-même, qui lie intimement couleur et matière dans une vision chimique du monde qui inspire beaucoup ses travaux.

Parmi les oeuvres lyriques sur le savant allemand érigé en mythe par la littérature populaire de la renaissance, les regards de Jacques Perconte se portent en particulier sur La Damnation de Faust du romantique français contemporain de Goethe : Hector Berlioz (1803-1869).

Pièce étonnamment moderne malgré l’alternance encore marquée entre airs et récitatifs et les immenses choeurs romantiques, qui dégage cependant par son orchestration une puissante tension métaphysique et des couleurs inouïes dans un ensemble d’un lyrisme rarement atteint avant Wagner.

L’ambition d’une immersion par le son et la vidéo.

Le projet conçu avec Jacques Perconte porte une importante ambition formelle : provoquer l’immersion la plus totale par la vidéo. Cette ambition, déjà celle de Bill Viola et Peter Sellars pour Tristan et Isolde de Wagner (1813-1883) à l’Opéra Bastille en 2007, sied particulièrement à une oeuvre qui n’a pas été écrite pour les scènes de théâtres mais pour ce que Théophile Gautier (1811-1872) appelle, dans son Histoire du romantisme, une « scène idéale qui n’a besoin ni de décors ni de costumes, et où la fantaisie du poête règne en maîtresse ». Ni oratorio, ni opéra, l’oeuvre de Berlioz suggère un monde invisible auquel les sens, éveillés par la musique – et, pour Miroirs Étendus, par la vidéo si tant qu’elle évite la représentation – doivent pouvoir conduire. La décision de recréer la musique, d’après La Damnation de Faust (qui n’est pas la seule source), trouve ainsi son origine dans l’ambition – inspirée par Berlioz – de former une alchimie émotionnelle forte liant le son et l’image. Confiée au compositeur et percussionniste Othman Louati (né en 1988), qui travaille en interaction constante avec Jacques Perconte et un ingénieur du son, la musique s’appuiera à la fois sur une instrumentation acoustique sonorisée (trois chanteurs et dix instrumentistes) et sur une bande électronique intégrant des sons enregistrés (bruits de vagues ou de vent dans les arbres, etc.). Avec La Damnation de Faust, Miroirs Étendus poursuit, dans le grand répertoire, la recherche de modes d’écriture de la musique lyrique initiée avec Les Constellations de Joséphine Stephenson et Antoine Thiollier (création le 13 décembre 2016 au Bateau-feu, Dunkerque) en explorant, en lien avec l’ambition de proposer des formes immersives, les rapports de la musique à l’image – présente ici par la vidéo. Le spectacle, qui sera créé le 15 décembre 2017 au Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, fera l’objet d’une création et d’une diffusion numérique sur la base d’une captation réalisée en live par B-Media au Théâtre Impérial de Compiègne lors de la représentation du 15 mars 2018.

Informations pratiques

Vendredi 15 décembre, 20h30

Centre des arts d’Enghien-les-Bains

Tarifs : Plein tarif 22 €, Tarif réduit 16 €, - de 12 ans 12 €

Tournée : 15 mars 2018 au Théâtre Impérial de Compiègne / 16 et 17 novembre 2018 à l'Opéra de Rouen Normandie / 25 janvier 2019 au Phénix Scène nationale de Valenciennes en partenariat avec l'Opéra de Lille / 28 mars 2019 à l'Espace Malraux Scène nationale de Chambéry, dans le cadre du Festival La Brèche #3 - Faust, création 2017 D'après La Damnation de Faust de Berlioz Création originale de Jacques Perconte et Othman Louati Compagnie Miroirs Étendus Conception, mise en scène et vidéo : Jacques Perconte - Musique : Othman Louati d’après Berlioz - Direction musicale : Fiona Monbet | Ensemble Miroirs Étendus Production : Miroirs Étendus Coproduction : Opéra de Rouen Normandie, Le Cube, Centre des arts d’Enghien les-Bains, Le Phénix Valenciennes Soutiens : Opéra de Lille, Théâtre Impérial de Compiègne, Fondation Orange, DRAC Hauts-de-France, Conseil régional Hauts-de-France, Spedidam, Fondation Orange et Géra Architectes

Miroirs Étendus Miroirs Étendus est une compagnie de création lyrique et musicale consacrée à la scène.

La compagnie, dirigée par Emmanuel Quinchez, fonctionne comme une petite maison d’opéra sans théâtre. Dotée d’un ensemble à vocation chambriste dirigé par Fiona Monbet et d’une équipe technique défendant une ligne forte pour le son et la lumière, elle s’associe sur une période donnée à des artistes issus de tous les champs artistiques d’aujourd’hui pour rechercher de nouvelles formes d’opéra et créer des spectacles lyriques et musicaux. Les spectacles, qui recourent le plus souvent aux techniques de la sonorisation et de la spatialisation, sont ainsi conçus dans une logique collaborative impliquant une équipe large comprenant tous les métiers du spectacle dès le début du processus, selon des modes d’écriture intégrant le plateau et dans l’esprit d’une ouverture aux esthétiques du paysage musical, de la musique contemporaine aux musiques électroniques. Pour Miroirs Étendus, un opéra est une forme chantée qui raconte une histoire ; le reste – quoi mais aussi comment – dépend seulement du sens que l’on veut lui donner. S’il est surtout dédié à la scène, affectionnant la fausse comme le plateau, l’Ensemble Miroirs Étendus propose chaque saison des concerts et récitals intégrant des créations et explore des formes dramaturgiques de la musique de chambre avec des metteurs en scènes. Les saisons de Miroirs Étendus offrent ainsi un visage de l’opéra d’aujourd’hui, alternant recompositions d’oeuvres du répertoire, pièces contemporaines ou créations qui donnent lieu à une commande musicale, concerts de musique de chambre et récitals augmentés. Dans l’ambition de toucher le public le plus large possible, elles s’inscrivent dans une économie permettant à la plupart des théâtres de se porter partenaires de nos projets et font l’objet d’un travail numérique par lequel nous expérimentons de nouveaux rapports dématérialisés et interactifs. Miroirs Étendus est associé au Festival La Brèche Aix-les-Bains et soutenu par la DRAC des Hauts-de-France, le Conseil régional des Hauts-de-France et la Fondation Orange